Matthieu Ricard

Je me suis dit, ils ne sont pas assez extrêmes dans la redistribution de la fortune.

J'ai un peu peur de baisser l'ensemble dramatiquement.

Ça vient avec un bon pour les excédents de bagages.

On va bien s'amuser.

Ça fait un peu born again.

J'ai hésité, mais c'est un peu vrai d'un certain point de vue.

C'est aussi la phrase du premier chapitre.

Alors, c'est un constat finalement rétrospectif de, comment dire, d'une incompréhension que j'avais non formulée dans mon adolescence.

À savoir, je crois qu'on cherche tous un peu quand même ce qu'on appelle des role models en anglais, c'est-à-dire des personnes qui peuvent vous inspirer.

Alors, ça peut être évidemment, si on est très arriviste, vous inspirez à devenir l'homme le plus riche, le plus célèbre, un truc chouette, mais c'est bon.

Malheureusement, ça, c'est un peu comme de vouloir gagner à la loterie.

Ça ne se termine généralement pas très bien.

Par contre, si on veut donner du... Comment dire ?

Vraiment vivre une vie qui en vaut la peine.

Et j'ai un ami scientifique qui était avec moi à Pasteur.

On s'est retrouvés 25 ans plus tard au sein de l'Institut Mind & Life qui rapprochait des scientifiques et des contemplatifs.

Et il me disait à cet âge-là, on savait ce que nous ne voulions pas que notre vie soit, c'est-à-dire ennuyeuse, dépourvue de sens, inutile à soi-même et aux autres.

On ne savait pas vraiment ce qu'on voulait qu'elle soit.

Moi, j'ai eu la chance, disons, j'ai pu profiter du fait que j'ai grandi dans un milieu où mon père était philosophe, d'abord prof de philo, ensuite journaliste, écrivain, directeur de l'Express, Jean-François Rovelle, donc...

Ma maman, Yann Le Toublin, qui est partie il y a 100 ans, il y a deux ans, était peintre.