Matthieu Ricard
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Parce qu'il a eu des bonnes idées, qu'il est trÚs intelligent.
Mais la motivation en tant qu'ĂȘtre humain, pour le bien de l'humanitĂ© ou quelque chose...
Avoir une bonne idée, comme de fonder Amazon, c'est une bonne idée.
Puis on le fait bien parce qu'on est malin.
Mais est-ce que ça justifie d'avoir que ces 10 personnes qui ont eu des bonnes idées et qui ont su les mettre en application parfois sans merci, qui possÚdent autant que les 25% les plus pauvres de l'humanité ?
Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans le systĂšme pour que ce soit possible.
Donc il faut faire trĂšs attention...
De vers quoi est-ce qu'on dirige son intelligence ?
Parce que finalement, les premiers pas qu'on fait en se levant, on va vers l'est, vers l'ouest, c'est ça qui détermine la direction du voyage.
Donc si on veut devenir effectivement le plus riche, le plus puissant, etc., on y arrivera peut-ĂȘtre, pas forcĂ©ment, et Ă quel prix ?
Mais finalement, le résultat, on voit ce que ça donne.
Donc si on veut essayer de devenir sincĂšrement, humblement riche,
un meilleur ĂȘtre humain pour ensuite mieux se mettre au service des autres et que pour ça, ça soit utile et indispensable parfois de s'isoler un peu, un peu comme un athlĂšte qui va avant l'eau faire des tours de piste au stade alors qu'il n'y a personne pour le regarder, comme un musicien qui fait des gammes ou qui rĂ©pĂšte plusieurs heures par jour ?
Nous, on fait des gammes dans un ermitage, seul mais sans se sentir seul.
On sent l'interdĂ©pendance avec tous les ĂȘtres, avec toute la biodiversitĂ©, la beautĂ© de la nature qui nous entoure.
On fait des gammes pour essayer de notre mieux.
de développer la bienveillance, la force d'ùme, la paix intérieure, la liberté intérieure, pour ensuite se mettre au service des autres.
Et moi, je vois, depuis 25 ans cette annĂ©e, nous fĂȘtons les 25 ans de Karuna Sechen, l'organisation que j'ai fondĂ©e en donnant l'intĂ©gralitĂ© de mes droits d'auteur depuis toujours Ă des causes humanitaires.
Bon, ça ne serait pas suffis.
Maintenant, on aide 500 000 personnes par an en Inde, en Népal.