Philippe

Bonjour.

Bonjour Anne.

Ça va très très bien.

Absolument.

Je rêve assez régulièrement, oui.

Vous ne faites pas de cauchemars ?

Alors, je fais un cauchemar, mais pas souvent dans l'année.

Et c'est un cauchemar assez délirant où je dois repasser le concours de médecine alors que je suis en troisième ou quatrième année.

Voilà, c'est des événements un peu traumatiques comme ça.

Et donc, de temps en temps, ça ressort comme ça.

Je pense qu'une bonne santé mentale, c'est une santé mentale adaptative.

En particulier, on est dans un monde très mouvant.

où il y a beaucoup de doutes sur le futur, et on peut, on en parlait ensemble précédemment, mais le doute ça peut être un moteur, en particulier par exemple dans la connaissance scientifique, le doute c'est très important, c'est-à-dire remettre en cause les acquis, revérifier, explorer de nouvelles pistes, c'est très important, et c'est comme ça que la connaissance avance, c'est-à-dire que rien n'est figé,

Il y a des faits indiscutables, bien entendu, mais la connaissance, elle s'appuie aussi sur l'exploration de nouvelles stratégies.

Donc la santé mentale, c'est un peu pareil.

Elle n'est pas figée à votre âge quand vous êtes une jeune célibataire ou un jeune célibataire qui cherche la meuseur versus quand vous êtes une jeune maman ou un jeune papa qui a besoin d'assurer une stratégie à 5 ans pour élever vos enfants versus quand vous êtes en train de vous approcher de la retraite et que vous vous dites comment je vais faire pour ne pas...

m'ennuyer les dernières années et pas être complètement décrépit.

Vous voyez, les enjeux se doivent d'être adaptatifs.

Et dans cette période actuelle compliquée où il y a beaucoup de gens qui doutent, l'idée de prendre pour acquis le fait que douter, c'est normal, c'est déjà un premier point pour aller un peu mieux.

Vaste question, chère amie.