Philippe

Donc le premier élément, c'est renforcer les contacts.

Et ça, ça peut passer bêtement.

Vous savez, les Américains, ils adorent les livres avec les cases à cocher.

Moi, j'en ai fait quelques-uns aussi.

J'en ai fait dans le dernier, dans « Antidéprimé ».

C'est pas mal de se fixer une roadmap de la semaine en disant, lundi, mercredi, vendredi, avec qui je dîne, avec qui je déjeune.

Comme ça, vous avez une projection mentale qui vous permet de consolider un futur heureux.

Ça paraît trivial, ça paraît idiot.

Mais en fait, c'est très, très important d'avoir une projection mentale dans le temps qui vous permet de dire à tel moment, je vais avoir une ou deux choses qui vont être différentes de mon quotidien.

Par exemple, ce qu'on fait ensemble en ce moment.

Pour vous, c'est votre quotidien.

Pour moi, c'est un petit peu plus exceptionnel.

Mais c'est intellectuellement très intéressant parce qu'on se retrouve pour se donner un temps où on va partager des horizons différents.

Je pense que ce qui manque en ce moment dans nos sociétés, c'est cette capacité à retrouver un horizon différent.

On le voit avec tous les enjeux d'accords politiques qu'on voit en ce moment et qui nous désolent tous un peu.

Mais même à titre individuel,

accepter de s'imaginer un bonheur commun dans l'individualité de la société et dans l'exceptionnalité des modèles que portent les réseaux sociaux, où ils vont être plus beaux, plus forts, plus jeunes, plus riches.

Ça, c'est un élément assez important et qui nous fait un peu défaut et qu'il faut qu'on retrouve.

Oui.

Après, moi, il y a autre chose aussi qui me frappe parce que j'essaie d'être très à l'écoute de la société.