Matthieu Ricard

Donc il a enseigné.

L'éveil est au fil de sa sagesse et de sa connaissance.

Il a partagé, on donne des cartes pour parcourir le chemin.

Il a dit « je vous ai montré le chemin, c'est à vous de le parcourir ».

Il a aussi dit « n'acceptez pas ce que vous j'ai dit, simplement par respect pour moi, mais redécouvrez-le par vous-même ».

Donc, si vous voulez, c'est vrai, quand on prie le Bouddha, c'est plutôt une aspiration pour suivre le chemin qu'il a enseigné, parce qu'on le pense qu'il est valide, et pour devenir, si possible, un jour comme lui, c'est-à-dire libéré de toute l'ignorance, libéré des poisons mentaux que sont la haine, l'avidité, l'orgueil, la jalousie, etc.

Donc oui, c'est comme vous voyez l'Everest devant vous, vous ne vous demandez pas s'il existe ou pas, mais vous pouvez douter de vos capacités d'aller en haut de l'Everest.

Oui, sauf que ce n'est pas un péché dans le sens que vous allez le juger à quelque temps.

Ce n'est pas de jugement dernier.

C'est simplement que les conséquences, la haine, on voit bien les conséquences, pour les autres en premier lieu et pour soi.

Il n'y a qu'à ouvrir la télévision pour voir ce qui se passe.

Parce que ça a commencé par une pensée de haine qui s'est ensuite répandue dans la population.

Toutes ces guerres, les guerres ne sont pas arrivées comme ça.

Comme le Bouddha disait, si la haine répond à la haine, la haine ne cessera jamais.

Donc l'idée d'arrêter un conflit ou de dire est-ce qu'on va demander pardon, est-ce qu'on va ceci, cela, ce n'est pas la question.

Le mal a été fait.

À un moment donné, il faut briser le cycle de la haine.

Ça suffit.

Suffisamment de souffrance, suffisamment de mort, on n'en veut plus.

Donc c'est comme ça.