Matthieu Ricard

Non, parce que le Bouddha a dit encore une fois, justement, puis le Bouddha Lama dit souvent, quand il voyageait, « Je suis pas venu faire un ou deux bouddhistes de plus.

C'est meilleur de rester ce que vous êtes parce que c'est plus sûr.

Vous ne trouvez pas assis entre deux chaises.

Par contre, je suis venu partager des idées qui me sont chères, qui peuvent vous être utiles.

Et notamment, il mettait l'accent sur la truie, sur la compassion, la bienveillance, parce que c'est le socle.

de toutes les religions, de toutes les philosophies humanistes.

Évidemment, la règle d'or ne fait pas autrui ce que tu ne voudrais pas qu'il te fasse à toi-même.

Si on mettait ça en application, le monde irait mieux.

Donc, il a vraiment, vraiment mis l'accent sur cette compassion, sur cette bienveillance dans toutes ses visites en Occident.

Mais bon, l'idée de convertir des gens, ça a toujours paru un peu bizarre.

Moi, je n'ai jamais venu à l'esprit.

Par contre, on peut...

Je viens de finir une traduction.

J'ai passé trois ans à traduire un texte de 750 pages qui s'appelle « Le trésor des instructions essentielles », qui est paru à une petite maison d'édition bouddhiste qui s'appelle Padmakara.

J'ai passé trois ans, en commençant à 6h du matin, à traduire ça.

Ce n'est pas des choses qu'on trouve dans les supermarchés, mais pour moi, c'est très précieux parce que c'est partager justement cette sagesse, ces méthodes, cette façon de se transformer.

Et évidemment, ça ne fait pas la une des journaux.

C'est-à-dire que... La pensée, disons plutôt que nous avons affaire à notre esprit du matin au soir, qu'on le veuille ou non.

Qu'on s'en rende compte ou pas.

Et cet esprit, il peut être notre meilleur ami comme notre pire ennemi.