Matthieu Ricard

Moi, je m'informe des informations du monde.

J'écoute ou je regarde la BBC World Service qui donne des informations globales.

Je suis en plus un citoyen du monde.

Je suis au courant de tout ce qui se passe d'important dans le monde.

Mais je ne me laisse pas prendre dans les détails des querelles de clochers, des trucs sans fin où ça n'a finalement aucun intérêt.

Ce que ça angoisse, c'est légitime.

Si ça met en danger qu'ils n'ont pas à boucler les fins de mois, qu'ils ont des enfants à éduquer, ça se comprend.

Mais d'où ça vient finalement ?

D'un manque de coopération, de gens qui n'arrêtent pas de se disputer pour des conflits d'égo, pour des conflits d'idéologie qui n'ont rien à voir finalement avec... Vous savez, on parle de serviteur de l'État, service public.

En fait, un homme politique, c'est quelqu'un qui doit être au service de ceux qui l'ont élu et non pas pour promouvoir ses intérêts, ses ambitions, etc.,

Donc c'est vrai que plus on est en position de responsabilité, plus on va se sentir un serviteur de la communauté.

Et si on avait justement cette intention, naturellement on essayait d'établir des ponts au lieu d'essayer constamment de diviser, diviser, diviser.

Parce que si tout le monde s'accroche à des drapeaux de ralliement les uns contre les autres, comment voulez-vous ?

C'est la foire, c'est le chaos !

Donc ceci dit, il y a des explications aussi à ça, au fait qu'on se sent submergé par les mauvaises nouvelles.

Et ça, c'est lié peut-être à ce que l'évolution nous a donné.

C'est-à-dire, on prête attention à un danger immédiat.

Si vous voulez, là, on est bien tranquillement assis.

S'il y a une explosion dans la rue, on va se précipiter, voir ce qui se passe.

Ou dans un stade de foot, tout se passe bien.