Matthieu Ricard

Il a moins de chances de bouger votre porte-monnaie sauf s'il y en a un deuxième derrière.

Donc, si vous savez quelles sont les conséquences néfastes d'une pensée de haine, par exemple, au moment où elle arrive, elle pointe le nez.

« Ah, toi, je te connais.

Donc vous la laissez passer, elle dégage.

»

Mais ce n'est pas que vous la bloquez, ça ne marche pas.

Le désaccord, il... Non, c'est des idées différentes.

Ça ne veut pas dire qu'il y a de l'animosité dans tout ça.

C'est clarifié.

Dans nos monastères, par exemple, tous les soirs, il y a un collège philosophique.

On étudie neuf ans.

Tous les soirs à cinq heures, ils sortent dans la cour et ils font des débats.

Débat métaphysique, débat philosophique.

Et puis c'est très animé.

Ils prennent une idée, ils débattent.

Non, non, là, il faut voir que le raisonnement est valide.

Donc là, le débat a toujours été au cœur du bouddhisme pour clarifier les idées.

Ce n'est pas du tout... On peut très bien débattre sans animosité, pour préciser les idées, clarifier les idées.

Oui, se concentrer, disons.

Les pensées vont venir, mais encore une fois, c'est ce qu'elles deviennent qui compte.