Matthieu Ricard

Ensuite, on ne peut pas faire n'importe quoi.

Je donnais l'exemple de mettre sa main dans le feu en espérant pas être brûlé.

Donc il faut reconnaître qu'est-ce qui contribue au bien-être et qu'est-ce qui le mine.

Et finalement, les imperfections de ce qu'on appelle le monde ordinaire, de justement...

Le gain et la perte, la critique et le blâme, la notoriété et l'anonymat, ces préoccupations mondaines finalement n'apportent aucune satisfaction.

Donc, reconnaître ça.

Et ensuite, où est-ce qu'on se tourne comme refuge en quelque sorte ?

Ce n'est pas nos enseignants, ce n'est pas les grands de ce monde, c'est des gens qui eux-mêmes sont sortis de cette ignorance.

Donc, le Bouddha, son enseignement.

Et puis après, faire ça pour soi tout seul, ça n'a aucun intérêt.

Sortir de prison, tous les copains sont en prison.

Donc la compassion, c'est-à-dire je vais me perfectionner pour contribuer à libérer les êtres de la souffrance.

Tout ça, c'est un cheminement.

C'est des réflexions et des pratiques, des récitations, des méditations.

– C'est dur ?

Est-ce que c'est dur ?

– Non, ce n'est pas dur.

Simplement, il faut du temps.

– Mais il y a des moments où tu en as marre ?

– Non, je n'en ai jamais eu marre, mais ça prend du temps.